Le Miracle d’Héliane

Dans la pénombre d’une geôle glaciale, des voix angéliques appartenant à un autre monde résonnent dans la tête d’un prisonnier condamné à mort : « Bienheureux ceux qui aiment. Ceux qui ont aimé ne mourront pas. Et ceux qui sont morts par amour ressusciteront. » Aux yeux du tyran, cet étranger a commis le pire des crimes insurrectionnels en allumant le feu du rire et de la joie dans le cœur d’un peuple maintenu dans l’ignorance du bonheur. Il est néanmoins prêt à le gracier, s’il lui révèle son secret, afin de se faire enfin aimer par la reine Héliane qui s’est toujours refusée à lui. Mais il découvre aux côtés de l’étranger sa femme dénudée, prête à risquer sa vie et à répondre de ce soudain amour qui a embrasé son cœur devant la justice terrestre et divine.

Artiste surdoué, qualifié d’« enfant prodige » par Gustav Mahler et volontiers comparé à Mozart durant son adolescence, Korngold incarne le dernier souffle du romantisme viennois. En 1936, il fuit le nazisme pour s’installer à Hollywood, où il impose durablement son style grandiose dans l’industrie cinématographique, influençant encore aujourd’hui des compositeurs comme John Williams. Après avoir donné en création française La Ville morte de Korngold en 2001, l’OnR récidive en proposant pour la première fois en France Le Miracle d’Héliane, trésor injustement oublié, dont l’histoire s’inspire des mystères médiévaux et de la littérature « fin de siècle ». Robert Houssart dirige cette partition envoûtante et capiteuse, mise en scène par Jakob Peters-Messer dans une société dystopique en mal d’humanité.

En allemand
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